Y aurait-il sur la Terre plusieurs catégories d’humains ? Ceux qui habitent chez eux parce qu’ils ont un toit et des droits et ceux qui, sans toit, vivent de passage, en transit ou sans domicile fixe, au gré des intempéries ? Habiter c’est voir l’horizon, c’est ouvrir son chemin ou son espace, c’est admirer un ciel étoilé parce que l’on sait où se trouve son toit, même si celui-ci change d’emplacement à chaque instant. Habiter, c’est inventer de la vie là où il n’y en a pas.
Je rêve de voir le monde devenu habitable, de part et d’autre des frontières, et d’abord dans les pays de départ.
D’hier à aujourd’hui, habiter est une lutte perpétuelle. Oui, l’Homme pourrait « habiter en poète » comme le disait Hölderlin. Pourvu que le poète ait les yeux ouverts et les pieds sur terre.
Habiter est l’un des verbes que j’entends depuis toujours. Je cherche à savoir jusqu’où s’étend son champ. Il est temps que je dise pourquoi.
Tanella Boni est née à Abidjan. Poète, romancière, essayiste et philosophe, elle est professeure à l’Université Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Membre de l’Institut international de philosophie (Paris) et de l’Académie des arts, sciences et cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Abidjan). Son ouvrage Là où il fait si clair en moi a reçu le Prix Théophile Gautier de l’Académie française (Bruno Doucey, Paris, 2017).
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